Revue de presse : « 4heures sans pompier, un signal d’alarme »

4h sans pompier : un signal d’alarme

  • Source: lavenir.net
  •                     Fanny Geeraerts

LESSINES – Pour la première fois, mercredi, la caserne lessinoise s’est déclarée indisponible en cas d’appel, faute de pompiers en suffisance.

 

La caserne des pompiers de Lessines a dû fermer ses portes mercredi en journée, durant quatre heures, faute d’effectif suffisant.

Que la population se rassure: en cas d’appel, une équipe d’une zone voisine serait intervenue sur les lieux, mais avec un délai de retard estimé à une quinzaine de minutes. C’est justement pour raccourcir ce délai au maximum que le commandant, Baudouin Vervaeke, a tenu à avertir le service 100 de l’incapacité de la caserne lessinoise à répondre à un appel d’«aide adéquate la plus rapide»: «Cacher la vérité serait criminel. Si le 100 est prévenu, en cas d’appel sur notre zone, il est directement transféré au second service le plus proche plutôt qu’ici où il faudrait de longues minutes pour constater qu’une équipe complète n’est pas disponible. Nous devons prendre nos responsabilités. »

Si la problématique du manque d’effectif se fait régulièrement ressentir à Lessines, qui ne fonctionne qu’avec des pompiers volontaires, c’est la première fois que la caserne doit se déclarer «fermée». «D’ordinaire, nous lançons un appel flash à tous nos volontaires pour constituer d’urgence une équipe complète de garde. Pour assurer un premier départ, il faut au minimum quatre personnes  dont au moins un chauffeur et un sous-officier. Mercredi, nous n’avions qu’un pompier de libre, qui n’est pas chauffeur de camion. Le service ambulance est par contre resté disponible. »

Un incident similaire était survenu à Antoing dans le courant du mois de mars. La caserne était restée fermée de 6h à midi, pour les mêmes motifs. Quand il s’agit de pointer les causes inhérentes à ces manques d’effectifs en journée, Eric André, commandant d’Antoins, et son collègue lessinois parlent d’une même voix: les disponibilités des pompiers volontaires. «Auparavant, plus d’hommes travaillaient à pauses, dans des entreprises de la région, explique Baudouin Vervaeke. Il était donc plus simple de constituer des équipes en journée. Maintenant, ils travaillent souvent plus loin et sont partis de 6h à 18h. Après leurs activités familiales et de loisir, bien légitimes, il leur reste quelques heures de disponibilité entre 22h et 4h du matin.»

Engager des professionnels : « impayable »

Une seule solution s’imposerait pour pouvoir continuer à remplir leur mission de sécurité: engager des pompiers professionnels.

À Antoing, la situation devrait s’améliorer prochainement puisque des examens de recrutement tant pour professionnels (quatre en septembre, deux de plus en janvier) que pour volontaires ont été organisés récemment.

À Lessines, seuls des volontaires sont recrutés pour l’instant. Huit à neuf nouveaux pompiers devraient rejoindre en septembre l’équipe actuelle de cinquante-cinq. Ils ne seront toutefois pas opérationnels avant plusieurs mois, le temps d’être correctement formés à cette activité à risques.

Selon le bourgmestre, Pascal Dehandschutter (PS), l’engagement de professionnels serait impayable par la ville, à moins d’augmenter les impôts des Lessinois. «Une réflexion est en cours avec la prézone pour une meilleure organisation des services de secours », précise-t-il.

Les lenteurs de cette réforme sont une source d’inquiétude pour le commandant lessinois, qui n’a de cesse de tirer la sonnette d’alarme : «Le catalyseur de cette réforme, c’était la catastrophe de Ghislenghien. Ça va bientôt faire dix ans et il n’y a toujours rien de définis clairement. S’il n’y a pas un sursaut, on va droit dans le mur.»

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