Les propositions du cdH pour l’enseignement

Voici un petit aperçu des propositions du cdH pour l’enseignement. Pour voir l’ensemble des propositions du cdH, rendez-vous sur le site http://www.les-100-propositions-du-cdh.be/fr/

Créer des écoles ouvertes

Plus de 470.000 enfants en Communauté française prennent chaque jour le chemin de l’école maternelle et primaire et avec l’évolution démographique, ils seront encore plus nombreux demain. Plus de 20% d’entre eux fréquentent quotidiennement l’accueil extrascolaire avant et/ou après l’école. Ces chiffres tendent à augmenter d’année en année.

Les enquêtes, notamment celle de la Ligue des Familles révèlent bien la difficile conciliation entre les contraintes scolaires et les contraintes professionnelles des parents, leurs besoins tant en garderies scolaires qu’en accueil pendant les vacances scolaires.

 

Le cdH propose de:

  • organiser des « Etats généraux de l’accueil des enfants » aboutissant à la conclusion d’un « Pacte pour l’accueil extra-scolaire » en vue de faire de l’accueil extra-scolaire un véritable droit de l’enfant et réunissant tous les pouvoirs subsidiants afin de définir collectivement les objectifs chiffrés pluriannuels et l’investissement nécessaire (et la part de chacun dont les communes et provinces) au financement d’un accueil extra-scolaire de qualité pour tous les enfants et la responsabilisation de chaque niveau de pouvoir.  Actuellement, le financement des activités extra-scolaires est éparpillé entre les communes, les provinces, les Régions, la Fédération Wallonie Bruxelles, le  fédéral, l’Europe.

L’objectif de ces Etats généraux doit être aussi d’organiser une collaboration plus étroite à la fois entre les services d’accueil extrascolaire mais aussi entre ceux-ci et l’enseignement via les conseils de participation des écoles, les « Commissions consultatives de l’Accueil » (CCCA), les coordinateurs communaux, de trouver les moyens de renforcer la dimension émancipatrice et créative des temps extrascolaires en insistant sur la complémentarité temps scolaire/temps extrascolaire ; d’intégrer les activités extrascolaires des académies de musique, des activités sportives, culturelles, d’activités de sensibilisation aux sciences, à l’informatique et aux langues… dans l’enceinte de l’école, d’imaginer des formules de partage des infrastructures…

A l’issue de ces Etats généraux sur l’accueil extra-scolaire, un consensus, sous forme d’un « Pacte pour l’accueil extra-scolaire », devrait se dégager sur un ensemble d’initiatives à prendre pour trouver collectivement les moyens de financer le temps de midi dans les écoles ainsi que les activités proposées pendant les jours blancs ; d’organiser l’accueil des enfants durant les congés de Toussaint et de Carnaval ; de couvrir les frais d’équipement et de locaux scolaires pour les activités extra-scolaires ; de se mettre aussi d’accord sur des politiques croisées de formation et d’emploi des accueillants (professionnaliser la profession…).

D’autres propositions devraient être mises sur la table, par exemple, celles visant à :

  • augmenter de 4% par an les moyens de fonctionnement des opérateurs d’accueil extra-scolaire via la Fédération Wallonie-Bruxelles (dans les faits, les opérateurs d’accueil ne sont financés qu’à concurrence de  0,60 € par jour et par enfant. C’est largement insuffisant) et assurer une rémunération suffisante des surveillantes d’écoles ;
  • assurer une coopération de l’ensemble des initiatives prises en matière d’accueil extra-scolaire, via les conseils de participation des écoles, les coordinateurs ATL, la « Commission consultative de l’Accueil » – «CCA» composée de partenaires locaux, en vue de favoriser les collaborations avec des académies de musique et des clubs sportifs y compris au sein des établissements scolaires, de définir les objectifs à poursuivre sur le territoire d’une localité et de coordonner les initiatives existantes ou nouvelles afin de répondre aux besoins d’accueil extrascolaire ;
  • organiser le temps de midi à l’école en faisant de ce temps un moment de convivialité et en le rendant accessible à tous financièrement ;
  • pérenniser et développer les emplois APE et ACS auprès des opérateurs d’accueil extra-scolaire ;
  • garantir localement, en s’appuyant le cas échéant sur les CPAS, un accès aux activités artistiques, culturelles, sportives, associatives (mouvements de jeunesse)… aux enfants issus de milieux moins aisés, socialement ou culturellement différents, aux enfants issus de familles monoparentales, confrontés à des difficultés d’accès géographique, aux enfants en situation de handicap…. ;
  • revoir la réglementation « accueil temps libre » qui permet d’accorder des subventions de différenciation positive aux structures qui accueillent des enfants de milieux défavorisés sur le plan socio-économique (revoir la procédure et les critères) pour la rendre applicable ou la supprimer (car trop stigmatisante pour les familles) et la remplacer par des mécanismes de financement différencié des lieux d’accueil situés dans des communes à indice de richesse faible;
  • garantir le financement des milieux d’accueil extrascolaires soutenus par le Fonds des Equipements et Services Collectifs (FESC) lors du transfert des moyens budgétaires de ce fonds aux entités fédérées ;
  • envisager, à terme, une nouvelle articulation entre les temps scolaires, les temps parascolaires et les périodes de vacances et travailler avec des écoles pilotes volontaires pour repenser l’organisation du temps scolaire.

Cette nouvelle articulation des temps ne peut s’envisager qu’une fois l’offre d’accueil des enfants après l’école renforcée en quantité, en qualité et intégrée dans  la vie quotidienne (para)scolaire des enfants.

Une partie de la journée à l’école devrait pouvoir être consacrée à des activités assumées par des partenaires éducatifs extérieurs à l’école (associations sportives, artistiques, culturelles, professionnelles et ONG) et être rééquilibrée entre activités cognitives, physiques, artistiques, sociales et permettant la découverte de réalités professionnelles ou sociétales.

La modification de l’organisation du temps scolaire doit rechercher une amélioration des rythmes de vie des enfants et des adolescents pour leur faciliter les apprentissages. Tout projet de réaménagement du temps scolaire doit prendre en compte la nécessaire liaison entre les trois temps scolaires : l’année, la journée et la semaine. C’est du découpage de ces trois temps que dépend la qualité du travail scolaire.

La refonte de l’organisation du temps de travail des enseignants, qui découlerait de la réforme du temps scolaire, ne suppose pas que les enseignants travaillent davantage mais autrement.

Abaisser progressivement l’âge d’obligation scolaire à 3 ans

L’obligation scolaire est aujourd’hui fixée à 6 ans. L’enjeu de la scolarisation au plus tôt, dès les classes maternelles, c’est à la fois l’apprentissage du vivre-ensemble et l’intériorisation par l’enfant des codes de l’école, en particulier de la langue de l’école, le français.

L’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire est devenu un enjeu important qui concerne tous les enfants, et particulièrement ceux qui sont issus de milieux socioéconomiques défavorisés, qui connaissent ou ont connu un parcours migratoire, ceux qui présentent des besoins spécifiques en matière d’éducation ou souffrent de handicaps.

La scolarisation avant 6 ans, dès les classes maternelles, est devenue nécessaire  pour familiariser les enfants suffisamment tôt à la culture de l’école, pour travailler sur les différences entre la culture familiale et la culture scolaire et pour faire progresser les enfants dans la maîtrise de la langue d’enseignement.

Aussi, le cdH propose de :

  • baisser progressivement l’âge de l’obligation scolaire à 3 ans au cours de la prochaine législature, en encourageant la fréquentation scolaire dès 3 ans, selon la progression suivante : 5 ans en 2016, 4 ans en 2017 et 3 ans en 2018 ;
  • renforcer la formation initiale des acteurs de l’enseignement maternel (enseignant(e)s, puéricultrices, psychomotricien(ne)s) et outiller les équipes éducatives de l’enseignement maternel afin de valoriser au mieux cette première étape du parcours de l’enfant ;
  • renforcer les liens avec les familles, les Centres PMS et le tissu associatif afin d’augmenter la fréquentation de l’école par un maximum d’enfants dès 3 ans ;
  • créer des places en nombre suffisant, notamment en assortissant l’octroi des permis de bâtir des logements de contraintes de création de crèches et d’écoles maternelles.

Le cdH propose par ailleurs d’augmenter le taux d’encadrement dans l’enseignement maternel (l’actuel mode de calcul des emplois dans l’enseignement maternel date de 1998 et les modalités de dévolution des emplois « par seuil de nombre d’élèves à atteindre » induisent que des élèves ne comptent pas pour cet encadrement).

Construire une trajectoire d’apprentissage d’excellence pour chaque élève jusqu’à la fin du 1er degré du secondaire et mettre en place un tronc commun renforçant l’apprentissage des savoirs de base

Si l’on veut assurer la maîtrise par le plus grand nombre possible d’élèves des savoirs de base, c’est-à-dire des connaissances et des compétences indispensables pour tout parcours de formation mais aussi, à plus long terme, pour l’insertion professionnelle de chaque jeune, il convient que les programmes garantissent, dans chaque discipline, une mise en place progressive et répétitive des notions fondamentales (clairement identifiées) et des exercices concrets qui permettent de se les approprier.

Pour le cdH, il est inacceptable que certains élèves évoluent dans le système scolaire, voire le quittent, sans maîtriser des compétences qui s’avèrent indispensables tant pour favoriser l’insertion professionnelle du jeune qu’aussi et surtout pour lui permettre d’appréhender le monde qui l’entoure et d’y prendre part de manière active. Il s’agit en particulier des compétences suivantes : la maîtrise du français, l’expression écrite et orale ; le langage mathématique ; la culture techno-scientifique ; les compétences numériques ; la maîtrise des concepts et repères historiques et géographiques, la connaissance des langues modernes ; le travail de groupe et le traitement critique des informations.

Il convient dès lors qu’une trajectoire d’apprentissage soit définie dès l’entrée dans le système scolaire jusqu’à la fin du 1er degré du secondaire (au-delà duquel l’élève fait le choix de son orientation) afin de s’assurer de la maîtrise de ces compétences essentielles.

 

Un « vrai » tronc commun ?

Le cdH soutient le renforcement d’un tronc commun. Mais encore faut-il s’entendre sur ce qu’on entend par là. Pour certains, renforcer le tronc commun c’est le prolonger jusque 15 ou 16 ans, et imposer à tous les élèves jusque 15 ou 16 ans une formation parfaitement identique. Ce n’est pas la vision du cdH.

Pour le cdH, un vrai tronc commun et inclusif doit :

–                 mener l’ensemble des élèves à la maîtrise de compétences de base ;

–                 reconnaitre et valoriser les différents rythmes, modes et canaux d’apprentissage ;

–                 tenir davantage compte des besoins spécifiques de chaque élève, sans éluder le rôle  déterminant des motivations et des émotions dans les apprentissages, lui permettant ainsi d’accéder au meilleur niveau ;

–                 permettre à chaque élève de s’observer et d’être observé dans des compétences techniques, artistiques, intellectuelles, physiques, citoyennes, psychosociales… ;

–                 aider chaque élève à se mettre en projet par rapport aux apprentissages et à l’école ;

articuler les pratiques pédagogiques collectives et les pratiques de différenciation, où l’on associe le travail en équipe et la responsabilité individuelle de chaque enseignant ;

Le cdH propose de :

  • définir une trajectoire d’apprentissage dès l’entrée dans le système scolaire jusqu’à la fin du 1er degré du secondaire (au-delà duquel l’élève fait le choix de son orientation) afin de s’assurer de la maîtrise des compétences essentielles à savoir la maîtrise du français, l’expression écrite et orale ; le langage mathématique ; la culture techno-scientifique ; les compétences numériques ; la maîtrise des concepts et repères historiques et géographiques, la connaissance des langues modernes ; le travail de groupe et le traitement critique des informations ;
  • créer une culture de la valorisation des acquis, du soutien aux difficultés et de la remédiation immédiate dès le cycle 5-8;
  • installer un vrai tronc commun et inclusif qui valorise les intelligences multiples et qui mène l’ensemble des élèves à la réelle maîtrise de ces compétences de base et qui reconnaisse et valorise les différents rythmes, modes et canaux d’apprentissage, tienne davantage compte des besoins spécifiques de chaque élève et n’élude pas le rôle déterminant des motivations et des émotions dans les apprentissages ; qui permette à chaque élève de s’observer et d’être observé dans des compétences techniques, artistiques, intellectuelles, physiques, citoyennes, psychosociales… et qui aide chaque élève à se mettre en projet par rapport aux apprentissages et à l’école ;
  • accorder une attention particulière à la transition entre l’école primaire et le premier degré du secondaire en s’assurant de la cohérence et de la progressivité des apprentissages ; en permettant aux enseignants de bien identifier ce qui a été appris avant et ce qui sera appris après leur intervention ; en renforçant les formations continuées conjointes des instituteurs et des enseignants du 1er degré  et  en veillant à une cohérence plus grande entre le niveau de maîtrise requis à 12 ans (lors de la passation du CEB) et à 14 ans (lors de la passation du CE1D). Pour le cdH, l’articulation entre ces deux épreuves peut être interrogée de manière ouverte sans pour autant que cela n’implique la suppression du CEB.
  • évaluer le système des degrés d’observation autonomes en vue de leur généralisation ;
  • rééquilibrer les apprentissages et les évaluations des compétences « savoir-faire » et « savoir » au profit des « savoirs » au sein du tronc commun.

 

Inscrire l’enseignement obligatoire dans l’ère numérique

Le cdH souhaite poursuivre le développement de l’école numérique. Il veut permettre l’accès en ligne et gratuit à une diversité de ressources, tant pour les élèves que pour les enseignants. Il veut  la mise en place de formes collectives d’apprentissage, tant pour les élèves que pour les enseignants, des échanges à distance entre enseignants et élèves, des mises en réseau entre enseignants, agents PMS, chercheurs, formateurs, professionnels de différents secteurs… et  de nouvelles organisations pour la formation à distance.

Afin d’inscrire l’enseignement dans l’ère numérique, le cdH propose de :

  • favoriser l’installation de wifi dans toutes les écoles et permettre l’acquisition de matériel informatique au sein des écoles (tablettes, tableaux numériques, lecteurs MP3…) ;
  • outiller les enseignants de supports pédagogiques adaptés pour que les outils informatiques représentent une véritable plus-value pour les apprentissages. Pour cela, il convient de réunir les entreprises actives dans le secteur des hautes technologies, les éditeurs de manuels scolaires et les enseignants afin de développer des produits qui peuvent facilement être appropriés au sein des écoles. Il est nécessaire pour cela que des pédagogues puissent contribuer au travail afin que l’outil numérique mis en place soit réellement adapté aux méthodes de travail développées ;
  • fournir, via une banque de données, un libre accès aux enseignants à des ressources audiovisuelles ;
  • rédiger un référentiel de compétences que l’élève devrait acquérir, au fil de la formation obligatoire, dans le domaine de l’informatique en interaction constante avec les compétences de base à acquérir et les autres disciplines plus spécifiques ;
  • mettre sur pied une plateforme numérique permettant aux acteurs scolaires de disposer des outils numériques les plus récents, en ce compris ceux développés par les éditeurs de manuels scolaires qui seraient ainsi soumis à une norme unique favorisant l’accès des enseignants et des élèves à l’ensemble des ressources disponibles ;
  • éduquer les élèves aux nouveaux usages liés à la culture numérique ; favoriser une approche créative et critique des supports médiatiques ;
  • adapter les formations initiales et continuées, afin que les professeurs puissent s’approprier les pédagogies et les outils requis par l’enseignement numérique ;
  • développer en Région bruxelloise un plan d’équipement des écoles en fonction de projets pédagogiques sur le modèle de l’appel à projets « Ecole numérique » lancé en Région wallonne.

 

Coupler le cadre collectif de la classe avec un accompagnement personnalisé de chaque élève visant à construire progressivement son orientation

Les compétences permettant à l’élève de s’orienter s’acquièrent progressivement tout au long de la scolarité (de la vie). Elles impliquent tout à la fois chaque jeune pris individuellement (responsabilité personnelle) et l’ensemble des communautés (familiale, scolaire, amicale, culturelle,…) auxquelles il appartient.

Le cdH recommande de :

  • rendre, dès l’enseignement fondamental, l’élève sujet de son orientation, en tenant compte des capacités liées à son âge ; d’apprendre, individuellement et collectivement, aux élèves à s’orienter par eux-mêmes et être présent à leurs côtés (les accompagner) aux moments où ils sont amenés à faire des choix  et de développer l’orientation par les « pairs » ;
  • créer un carnet de l’orientation qui reprend les différentes informations utiles à l’ensemble des acteurs du milieu scolaire ;
  • valoriser le rôle des parents dans le processus d’orientation, développer leurs compétences et renforcer les « alliances éducatives  école-famille » en la matière ;
  • former « collégialement » l’ensemble des acteurs scolaires (directions, équipes éducatives, équipes des Centres PMS,…) à l’éducation à l’orientation tout au long de la scolarité (de la vie) et à l’aide au choix ;
  • préciser et renforcer le rôle d’orientation des Centres PMS en y créant un service vraiment spécifique composé de personnes à recruter, en lien direct avec les enseignants et la direction de l’école. Les PMS peuvent se grouper entre certaines écoles pour offrir ce service ;
  • renforcer, dans la continuité du décret intersectoriel « Enseignement – Aide à la Jeunesse », les synergies entre acteurs scolaires et partenaires des autres secteurs compétents en matière d’orientation ;
  • sensibiliser plus encore les enseignants aux dimensions émotionnelles et relationnelles des apprentissages ; le soutien des dispositifs offrant dans la classe un climat émotionnel, affectif et relationnel favorable aux apprentissages ; le développement de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle à l’école ; la création progressive de « cellules bien-être » dans chaque établissement scolaire.

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