Benoît Lutgen : « Quinze jours pour réussir le défi de la relance »

Lutgen : « Quinze jours pour réussir » le défi de la relance

Antoine Clevers Publié le – Mis à jour le

Politique belge
Le président du CDH réclame des mesures fortes pour l’emploi et la relance.
Le président CDH se veut offensif. C’est maintenant ou jamais. « La Belgique a des indicateurs économiques en progression, nous avons tenu le cap budgétaire et nous pouvons être un leader de la relance en Europe , scande Benoît Lutgen. Je lance un appel à l’ensemble des acteurs (monde de l’entreprise et pouvoirs politiques) : montrons que le fédéralisme de coopération est devenu mature ! »Le défi, c’est la relance. Il cadre : « Nous avons quinze jours pour réussir ! »

Un gouvernement conjoint Wallonie et Fédération Wallonie-Bruxelles aura, en effet, lieu jeudi prochain sur l’emploi et la formation. Avec un accord à la clé sur la formation en alternance. Dans la foulée, le 27 novembre, entités fédérées (Régions et Communauté) et fédéral se réunissent en comité de concertation.

C’est un appel à l’union sacrée ? 

Personne ne peut développer un plan de relance fort, seul dans son coin. Les Belges méritent une union sacrée pour la relance, l’emploi et la compétitivité. Les gouvernements de ce pays doivent travailler main dans la main.
Reprenons. D’abord le gouvernement conjoint de jeudi ? 
Une série de mesures concrètes vont y être adoptées pour que l’école et les entreprises puissent travailler ensemble. Des mesures (voir ci-contre) qui se concentrent sur le capital humain, la compétitivité des entreprises, la recherche, l’innovation et la relance. Il est nécessaire d’avoir des jeunes formés et qualifiés pour répondre au mieux à la réalité des entreprises. La responsabilité est triple.
Triple… ?
Politique : mettre en place des incitants – c’est ce qu’on fait. Economique : les entreprises doivent ouvrir leurs portes. Et sociale : les jeunes et les demandeurs d’emploi doivent faire l’effort de rentrer dans les entreprises et les écoles.
Quid de Bruxelles ?
Le gouvernement emboîtera le pas.
Au niveau national, le comité de concertation de mercredi fut très compliqué… 
C’est vrai. Sur la baisse de la TVA sur l’électricité, sur les zones franches, sur d’autres mesures… Je sais que chacun regarde l’échéance électorale 2014, mais dépassons les clivages politiques.
Quel genre de mesures faut-il ?
Evitons le saupoudrage. Nous devons concentrer les moyens sur des mesures claires, simples et efficaces.
La TVA de 21 à 6 %, par exemple ?
Le CDH défend la mesure. Elle concentre les efforts, crée des emplois, soutient le pouvoir d’achat. Avec un effet immédiat…
On disait que la mesure créerait 10 000 emplois sur cinq ans. Maintenant plus que de 7 000 ou 8 000… 
Créer entre 8 000 et 10 000 emplois, c’est quand même bénéfique pour toute la maison Belgique. C’est un message fort.
La mesure n’est-elle pas une aberration écologique en termes de consommation ? 
Vous auriez raison si ça concernait toutes les énergies. Ici, on ne parle que de l’électricité, dont l’impact des prix est limité. Une famille ne va pas surconsommer parce que ça coûte moins cher…
Vous dites que la proximité des élections parasite le débat. Qui visez-vous ?
Je m’adresse à tout le monde en disant qu’il faut profiter de l’éclaircie actuelle sur le plan économique et budgétaire pour mettre en place une relance forte, dans la longueur.
Sur plusieurs années, donc ?Il faut des mesures fortes, radicales, ayant des effets tout de suite, dès 2014. Mais avec une perspective sur cinq ans.
Outre la TVA, quelles autres mesures défendez-vous ?
La TVA est l’élément phare. Ensuite, poursuivons la réduction des coûts du travail sur les bas salaires. Enfin, allons chercher de nouveaux moyens pour diminuer les charges sur l’emploi.
Où y a-t-il encore des marges ?
Dans les intérêts notionnels.
Il ne reste plus grand-chose… 
Tout de même 1,5 milliard d’euros par an… On pourrait utiliser 1 milliard à la réduction de charges pour les bas et moyens salaires et 500 millions pour des déductibilités possibles sur les grands investissements. Mais je sais qu’il y a encore des blocages idéologiques sur la question.

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